Cette thèse a pour objet de montrer que la configuration du système d’intermédiation financière affecte considérablement son efficacité en termes de collecte et d’allocation des ressources. L’analyse de l’incidence des réformes du secteur financier africain montre que le degré de profondeur financière et la gamme de produits financiers sont restés faibles. L’organisation spatiale de l’offre bancaire et l’importance des coûts de transaction sont à l’origine de cette faiblesse du niveau d’intermédiation financière. De plus, les asymétries d’information réciproques qui caractérisent l’activité d’intermédiation, d’une part, et un niveau élevé de concentration du secteur bancaire, d’autre part, ont contribué à la hausse des marges d’intermédiation et à la faible diversification des produits financiers.
L’étude du secteur de microfinance a permis de montrer les contributions possibles des mécanismes de régulation interne basés sur le groupe, la proximité et la confiance sur les coûts de sélection et de surveillance des emprunteurs. Ces mécanismes et les caractéristiques industrielles des institutions bancaires et de microfinance sont à l’origine des économies d’envergure et des économies d’échelle. Ces caractéristiques et la présence de nombreuses barrières à l’entrée et à la sortie entravent la contestabilité du marché bancaire et expliquent l’inefficacité des politiques qui encouragent la multiplication du nombre des institutions dans le secteur de la microfinance.
Dans ce contexte, la mise en place d’un dispositif de régulation basé sur le mécanisme de concurrence fictive permet une plus grande articulation entre le secteur bancaire et celui de la microfinance. Ce mécanisme, en intégrant les objectifs macroéconomiques et des contraintes de participation et d’incitation dans un paquet d’instruments soumis à la concurrence du marché, conduit à une plus grande efficacité du secteur financier et à l’élargissement de la surface d’intermédiation.