La Nouvelle Route de la Soie

La Nouvelle Route de la Soie chinoise est, avant tout, une question de géopolitique et de géostratégie. Progressivement, la Chine opère une révolution silencieuse et subtile en ce qui concerne les modèles d'intégration régionaux et mondiaux. À cette fin, la Nouvelle Route de la Soie chinoise est un instrument au service d’une grande stratégie qui vise à accélérer le commerce, l’accès aux sources énergétiques et minérales, ainsi que la circulation des personnes, des marchandises et des capitaux. Le projet chinois est holistique et multidimensionnel, embrassant la mer et la terre. Afin d’assurer la continuité du régime communiste au pouvoir, la croissance économique et la stabilité (nationale, régionale et mondiale), la Chine a besoin de revisiter son passé glorieux. Or, l’Histoire dit précisément que la Chine était jadis l’Empire du Milieu, qu’elle négociait pacifiquement avec la grande périphérie mondiale. Si l’ancienne Route de la Soie est une source de nostalgie, la Chine contemporaine priorise – dans le cadre de sa Nouvelle Route de la Soie – la revitalisation des liens terrestres et maritimes qui la lient au monde. Ainsi, le Heartland de Mackinder assume un rôle clé dans l’effort de sécuritisation logistique que la Chine accomplit. C’est, par conséquent, avec les concepts analytiques de l’École de Copenhague – plus précisément, la théorie de la sécuritisation – qu’on souhaite emmener le lecteur à la rencontre des principales dynamiques qui caractérisent la politique étrangère actuelle de la Chine. La Nouvelle Route de la Soie est, en ce sens, un défi et un but pour plusieurs générations. Elle augure une révolution des concepts de frontière et d’intégration, en rapprochant la Chine du monde.