Comment Nietzsche entendait-il penser l'Europe, au moment même où celle-ci menaçait, selon lui, de voir ses fondements culturels remis en question ? Sans doute en prophétisant l’avènement du « nihilisme européen », en proposant une sorte de futurologie, adressée aux « Européens d’après-demain ». Ce que nous sommes désormais. Lire la suite
Philosophe apatride, porte-voix des « bons Européens » au XIXe siècle, Nietzsche se fit le représentant d'un européanisme assez contraire aux vues de son temps. Une posture intempestive et paradoxale car elle signifiait la dévalorisation des valeurs suprêmes qui régissaient la vie des Européens, depuis deux millénaires. Dès lors, comment Nietzsche entendait-il penser l’Europe, au moment même où celle-ci menaçait, selon lui, de voir ses fondements culturels remis en question ? Sans doute en prophétisant l’avènement du « nihilisme européen », tout en remontant le cours du temps et en pensant une généalogie de l’Europe pour, ensuite, dresser sa vision de « deux siècles » à venir. C’est, en somme, une sorte de futurologie, adressée aux « Européens d’après-demain ». Ce que nous sommes désormais.
Ce livre rassemble des contributions majeures qui tentent de cerner ces « pensées pour après-demain » et l’européanisme nietzschéen, mais aussi ce qu’ils disent de son actualité, toujours féconde pour éclairer les questions de notre temps.
Introduction
C. BERTOT, « Nous Européens d'après-demain ». L’idée d’Europe et la philosophie de l’avenir selon Nietzsche 11-52
Première section
À quelle ligne isochronique de culture l’Europe correspond-elle ?
C. DENAT, Nietzsche, l’Europe et le combat pour une « nouvelle Renaissance » 55-71
C. BERTOT, Nietzsche face à l’Europe des Lumières et des anti-Lumières. À propos d’Humain, trop humain et ses prolongements 73-99
J. CONILL, El significado cultural de Europa, según Nietzsche 101-115
P. WOTLING, « Une philosophie de l’Antéchrist ». L’Europe comme tension axiologique 117-134
Deuxième section
Qu’est-ce que le type constitué par le « bon Européen » ?
L. LEBRETON, Pascal, bon Européen. Quand Nietzsche revendique l’héritage pascalien 137-156
K. LAVERNIA, ¿ Un buen alemán europeo ? La imagen nietzscheana de Goethe en la época de Humano, demasiado humano 157-174
A. FILLON, « Un étrange air de famille » : Le statut des langues dans la civilisation européenne selon Nietzsche 175-193
C. LEBEAU-HENRY, « Apprendre à bien écrire » : le style comme voie vers l’Europe dans le § 87 du Voyageur et son ombre 195-213
Troisième section
L’idée nietzschéenne de « grande politique » et l’Europe
C. GENTILI, Dai « senza patria » alla « grande politica » : Due volti dell’Europa di Nietzsche ? 217-230
P. DE CORTE, Nietzsche et le « problème européen ». Grande politique et réforme de la culture 231-245
D. SÁNCHEZ MECA, La propuesta de Nietzsche para Europa : la Gran Política 247-266
Quatrième section
L’Europe et le problème de l’élevage
T. MORILLE, Le bon Européen au carnaval de grand style. L’interculturation comme problème chez Nietzsche 269-298
E. SALANSKIS, L’élevage européen de Nietzsche 299-310