La sécularisation à laquelle est confrontée la société musulmane concerne la culture et non les textes sacrés. L'expression « religion sécularisée » n’a pas de sens, dans la mesure où on ne sécularise pas Dieu ; mais on sécularise la culture par laquelle la foi est vécue... Lire la suite
La sécularisation à laquelle est confrontée la société musulmane concerne la culture et non les textes sacrés. L'expression « religion sécularisée » n’a pas de sens, dans la mesure où on ne sécularise pas Dieu ; mais on sécularise la culture par laquelle la foi est vécue. Pour bâtir une modernité cohérente avec les valeurs religieuses, les musulmans n’ont pas besoin de modifier le Coran ; il suffit qu’ils le lisent autrement, y compris en utilisant la ressource qu’il offre : l’abrogation (en-naskh) de certains versets par d’autres versets. Ici, la phénoménologie peut aider à l’évolution des représentations culturelles : la vraie interprétation humaine du texte sacré n’existe pas ; le texte sacré existe pour soi et non en soi. Pour traduire cette hypothèse dans la vie quotidienne, la transition de Platon à Kant est nécessaire. Ce livre a pour ambition d’apporter un éclairage à cet enjeu consistant à libérer la culture musulmane du dualisme platonicien, comme l’a été auparavant la culture européenne. On objectera que c’est une démarche européocentriste ; elle le serait s’il existait une supposée essence européenne ontologiquement différente d’une supposée essence musulmane. Platon, qui a eu une influence considérable sur la culture musulmane, n’est pas un Arabe et Ibn Roshd qui a eu un impact au nord de la Méditerranée est un Maghrébin. Il n’y a alors aucune raison pour que Kant ne soit pas accueilli en terre d’islam.
Introduction
(Jérôme Blanc, Emilie Lanciano, Damien Sauze) 17
Partie 1 - Tensions sur les ressources : nouvelles modalités et nouveaux espaces de l'hybridation
- Origine, diffusion et métamorphose de l’hybridation des ressources
(Laurent GARDIN, Pierre ROBERT) 27
- Finance participative : des ressources de la réciprocité aux ressources de la financiarisation ?
(Amélie ARTIS, Virginie MONVOISIN) 45
- Gouvernance des communs et innovation collective dans les Living labs immobiliers
(Cathy ZADRA-VEIL, Benjamin FRAGNY) 61
- L’ESS, une ressource pour la « Ville Intelligente » : un cadre d’analyse (Isabelle DEDUN, Mariétou DIAGNE, Alexandrine LAPOUTTE) 81
Partie 2 - L’ESS en tension avec les politiques publiques
- Les marchés locaux des coopératives de production (Lyon 1866-1966)
(François ROBERT) 99
- L’hétérogénéité des statuts juridiques des travailleurs de l’économie sociale et solidaire
(Emmanuelle MAZUYER) 117
- Modes de financement et innovations sociales dans les services d’accueil de jeunes enfants
(Elisabeta BUCOLO, Vincent LHUILLIER) 135
- Rapports à l’État des associations d’aide aux migrants en France, en Espagne et au Danemark
(Morgan LANS) 153
15
- Pratiques innovantes et utilités sociales
(Bettyna DACUNHA, Bruno LAMOTTE, Pierre LE QUÉAU ) 171
- Changement d’échelle de l’innovation sociale : marché, territoire et politique
(Florence GALLOIS, Estelle GARNIER) 187
- À la recherche de la « mesure » de l’impact social, quelles représentations des acteurs de terrain ?
(Marion STUDER) 209
Partie 3 - Les politiques sociales : tensions sur les ressources publiques, nouveaux besoins, nouveaux outils et recours au marché
- Télémédecine et assurance maladie complémentaire : vers un marché de la e-santé à deux vitesses ?
(Jean-Paul DOMIN, Amandine RAULY) 229
- Quelle évolution de la notion de télémédecine dans le discours parlementaire ?
(Maxime THORIGNY) 245
- Les citoyens et la définition des priorités de santé. Une analyse lexicométrique
(Jean-Paul DOMIN, Maxime THORIGNY) 265
- Travailler pour soi-même pour sortir du chômage ? Un fragile retour à l’emploi
(Nicolas PROKOVAS) 283
- La Silver Economy, une évidence ? Réflexions à partir d’une approche systémique
(Quentin OGET) 301