Professeur émérite de l'Université catholique de Louvain et des Facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles, Jacques Poucet a consacré la majeure partie de sa carrière scientifique à l’étude des origines de Rome, dont il est devenu un des spécialistes internationaux les plus écoutés.
Nonobstant les progrès considérables qu’elle a apportés à une meilleure connaissance des premiers temps de Rome, l’œuvre de Jacques Poucet se distingue surtout par la méthodologie développée pour analyser et exploiter les sources de cette période primordiale. Adepte convaincu de la démarche pluridisciplinaire en histoire et en lettres, Jacques Poucet manie avec une rare aisance le commentaire des textes littéraires ou épigraphiques, l’analyse des témoignages archéologiques, l’histoire de la religion et l’érudition mythologique, l’étude des sociétés humaines. Autant de disciplines nécessaires au travail de l’historien de l’antiquité.
Par ailleurs, disciple éclairé de Georges Dumézil, il identifie les ingrédients de la tradition légendaire de Rome en adaptant aux récits fondateurs - et, en particulier, à l’histoire d’Énée – les techniques d’analyse inspirées de l’école comparatiste.
Mais la grande originalité de l’œuvre de Jacques Poucet est d’avoir cerné très exactement le statut épistémologique de ces récits, que l’on peut résumer en une question: "Cet éventail de textes abrite-t-il des noyaux d’histoire authentique et, dans l’affirmative, comment parvenir à les repérer et à les utiliser fiablement dans une reconstitution historique?"
La notion d’« origines » s’impose quand il s’agit d’honorer Jacques Poucet.
Celle d’« images » également, car tout discours sur les origines met en œuvre des imaginaires puissants qui structurent le comportement des hommes par rapport à leur histoire.
Les vingt-sept contributions rassemblées dans ces « Mélanges » articulent les deux termes du binôme « origines/images » dans des disciplines, des contextes très divers, en l’honneur d’un maître qui a su restituer aux temps des origines leur part de symbole et rendre au lecteur des textes anciens la liberté de préférer le mythe à l’histoire.