Cet ouvrage analyse la contribution spécifique d'André-Paul Frognier dans la construction de la légitimité de la science politique depuis les années 1970, dans son rôle de chercheur-entrepreneur dépassant les clivages disciplinaires, méthodologiques... Lire la suite
Cet ouvrage, auquel ont contribué plus de vingt politologues issus de plusieurs pays et de différentes générations, est porté par une double ambition. D'une part, il examine les évolutions intervenues, depuis les années 1970, dans cinq champs de la science politique: l’étude du système politique « Belgique »; les études électorales, les systèmes électoraux et les enquêtes d’opinion; les questions d’identité et de légitimité politiques, en Belgique mais aussi dans le contexte de l’intégration européenne; la politique comparée et les méthodes comparatives; et la polémologie et l’étude des conflits. Ce faisant, il s’interroge aussi sur la manière dont la science politique s’est structurée au cours des dernières décennies. D’autre part, il analyse la contribution spécifique d’André-Paul Frognier dans la construction de la légitimité de la science politique depuis les années 1970, dans son rôle de chercheur-entrepreneur dépassant les clivages disciplinaires, méthodologiques et nationaux.
Note des éditeurs.............................................................................................................V
Conférence inaugurale.....................................................................................................1
Leuret, l'aveu et l'opération thérapeutique. – Effets supposés du dire vrai sur soi et de
la connaissance de soi. – Caractères de l'aveu. – Extension dans les sociétés chrétiennes
occidentales : des individus liés à leur vérité, et obligés dans leurs rapports aux autres par
la vérité dite. – Un problème historico-politique : comment l’individu se lie à sa vérité
et au pouvoir qui s’exerce sur lui. – Un problème historico-philosophique : comment
les individus sont liés par les formes de véridiction où ils s’engagent. – Un contrepoint
au positivisme : la philosophie critique des véridictions. – Le problème du « qui juge-ton
? » dans l’institution pénale. – Pratique pénale et technologie de gouvernement. – Le
gouvernement par la vérité.
Leçon du 22 avril 1981...................................................................................................17
Une ethnologie politique et institutionnelle de la parole vraie. – Dire vrai, dire juste. –
Limites de l’étude. – Véridiction et juridiction dans l’Iliade d’Homère. – Le combat de
Ménélas et Antilokhos. – Objet de l’aveu d’Antilokhos. – Justice et agôn ; agôn et vérité.
– La course et le défi de serment, deux liturgies du vrai, deux jeux destinés à représenter
avec justesse la vérité des forces. – Un rituel de commémoration. – Véridiction et
juridiction dans Les travaux et les jours d’Hésiode. – Le dikazein et le krinein. – Le
serment des plaideurs et des cojureurs dans le dikazein : un jeu à deux, le critère étant
le poids social des adversaires. – Le serment du juge dans le krinein : un jeu à trois, le
critère étant le dikaion. – Du poids social des adversaires à la « réalité des choses » :
dikaion et alêthes.
Leçon du 28 avril 1981...................................................................................................47
Représentation du droit dans OEdipe roi, de Sophocle. – Un paradigme judiciaire. – Les
ressorts de la tragédie. – Deux anagnôriseis, trois alêthurgies. – Véridiction et prophétie.
– Véridiction et tyrannie. – Véridiction et témoignage d’aveu. – Grandeur des parties,
liberté de parole et conditions de l’effet de vérité dans l’enquête. – La reconnaissance par
le choeur, condition de la reconnaissance par OEdipe. – Du dire vrai au dire « je ». – Une
procédure conforme au nomos, une véridiction qui répète celle du prophète et complète
celle de l’homme de la tekhnê tekhnês.
Leçon du 29 avril 1981...................................................................................................89
Herméneutique du texte et herméneutique de soi dans le christianisme primitif. –
Véridiction de soi dans l’Antiquité païenne. – L’examen de conscience pythagoricien :
purification de soi et mnémotechnique. – L’examen de conscience stoïcien : gouvernement
de soi et remémoration du code. – L’expositio animae stoïcienne : médecine des passions
et degré de liberté. – La pénitence dans le christianisme primitif. – Le problème de
la réintégration. – La pénitence, un statut qui manifeste un état. – Significations de
l’exomologèse. – Une vie en forme d’aveu, un aveu en forme de vie. – Un rituel de
supplication – Davantage que le modèle médical ou judiciaire, celui du martyre. –
Véridiction de soi et mortification de soi – De la publication de soi comme pécheur à la
verbalisation de soi : tentation et illusion.
Leçon du 6 mai 1981.................................................................................................... 123
Pratique de la véridiction dans les institutions monastiques du IVe-Ve siècle : les
Apophtegmata Patrum et les écrits de Cassien. – Le monachisme entre vie de pénitence et
existence philosophique. – Caractères de la direction de conscience antique. – Caractères
de la direction de conscience dans le monachisme : une obéissance indéfinie, formelle
et auto-référée ; humilité, patience et soumission ; inversion du rapport de verbalisation.
– Caractères de l’examen de conscience dans le monachisme : de l’actum à la cogitatio.
– Mobilité de la pensée et illusion. – Discrimen et discretio : aveu et origine de la pensée.
– Véridiction de soi, herméneutique de la pensée et sujet de droit.
Leçon du 13 mai 1981.................................................................................................. 161
Caractères de l’exagoreusis au IVe-Ve siècle. – Renonciation à soi. – Vérité du texte
et vérité de soi. – Affranchissement et ajustement de l’herméneutique du texte et de
l’herméneutique de soi dans le protestantisme. – Illusion, évidence et sens (Descartes et
Locke). – Illusion de soi sur soi et inconscient (Schopenhauer et Freud). – Juridification
de l’aveu dans la tradition ecclésiastique du IVe au VIIe siècle. – Compénétration de
l’exagoreusis et de l’exomologèse dans les premières communautés monastiques et de
laïcs. – Caractères et origines de la pénitence tarifée : modèle monastique et modèle du
droit germanique. – Sacrementalisation et institution de la confession obligatoire au XIIe
siècle. – Juridification des rapports entre l’homme et Dieu. – Formes et significations de
l’aveu dans la confessio oris.
Leçon du 20 mai 1981...................................................................................................199
Juridification dans les institutions ecclésiastiques et politiques. – Du Dieu juge à l’État de
justice : souveraineté et vérité. – Aveu, torture et épreuve inquisitoire de la vérité. – Aveu,
torture et preuves légales. – Aveu, loi souveraine, conscience souveraine et engagement
punitif. – Auto-véridiction, évidence et dramaturgie pénale. – Hétéro-véridiction,
examen et psychiatrie légale. – Rapporter l’acte à l’auteur : la question de la subjectivité
criminelle au XIXe siècle. – La monomanie et la constitution du crime comme objet
psychiatrique. – La dégénérescence et la constitution du criminel comme objet de la
défense sociale. – De la responsabilité à la dangerosité, du sujet de droit à l’individu
criminel. – La question de la subjectivité criminelle au XXe siècle. – Herméneutique du
sujet et signification du crime pour le criminel. – Accident, probabilité et indice de risque
criminel. – La véridiction du sujet, brèche du système pénal contemporain.
Entretien de Michel Foucault avec André Berten, 7 mai 1981.....................................235
Entretien de Michel Foucault avec Jean François et John De Wit, 22 mai 1981..........247
Situation du cours.........................................................................................................263
Remerciements..............................................................................................................327
Index des noms communs.............................................................................................329
Index des noms propres................................................................................................359