La recherche s’inscrit dans un vaste courant de pensée économique qui porte sur le corporate governance. Elle a pour objectif de présenter les introductions en bourse sur l’Euro.NM et les compare à des opérations similaires réalisées sur le NASDAQ. Elle analyse aussi leurs coûts qui peuvent être divisés en coûts explicites et en coûts implicites. Les coûts explicites concernent la rémunération des intermédiaires financiers, les campagnes de communication, etc. ; ils représentent, en règle générale, moins de 1% de la capitalisation boursière des sociétés étudiées. La recherche s’intéresse particulièrement aux coûts implicites qui sont liés à la sous-évaluation des titres à l’introduction, c’est-à-dire la différence entre le cours d’équilibre et le prix payé par les investisseurs lors de l’introduction. Les modèles théoriques n’expliquent que très partiellement l’existence d’une telle sous-évaluation. La thèse aborde successivement quatre thématiques : (i) la sous-évaluation initiale des introductions en bourse ; (ii) la structure de propriété ; (iii) la liquidité de ces opérations et (iv) la performance boursière à long terme (à trois ans) après l’introduction en bourse.
Nos résultats empiriques confirment et prolongent les résultats obtenus sur les marchés anglo-saxons. Ils peuvent se résumer à six points principaux : (1) la sous-évaluation des introductions en bourse sur l’Euro.NM est en moyenne plus forte que celle des opérations équivalentes réalisées sur le NASDAQ ; (2) les actionnaires d’origine des sociétés de l’Euro.NM jouent un rôle plus important dans l’introduction en bourse en proposant plus de titres que ceux du NASDAQ ; (3) les marchés financiers ajustent les erreurs d’évaluation dès le premier jour de cotation ; (4) la sous-évaluation initiale d’une offre d’introduction peut aider à stabiliser la structure de propriété après l’introduction : cela signifie que les gros investisseurs sont discriminés dans le processus d’allocation du capital ; (5) une dégradation est observée dans la performance des entreprises étudiées du NASDAQ tandis que, sur notre échantillon Euro.NM, on note une performance boursière à long terme significativement positive ; finalement, (6) il ressort que les entreprises dont «la part détenue» par les actionnaires d’origine dans le capital est la plus importante semblent ne pas présenter de meilleures performances à long terme par rapport aux autres.