L'objet de cette recherche est d’explorer le lien qui existe entre la transition de la « gestion de l’offre » à la « gestion de la demande », d’un côté, et les revendications de justice sociale, de l’autre, dans un contexte de stress hydrique en Tunisie. Lire la suite
Depuis l'Indépendance de la Tunisie en 1956, le pays s'est engagé dans ce qui a été nommé la « gestion de l'offre » en eau ; c'est-à-dire dans une mobilisation maximale des ressources en eau par le biais d'une infrastructure hydraulique moderne. Vers le début des années 1980, le pays est entré en crise et a dû adopter en 1986, sous la pression du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), un « Programme d'Ajustement structurel » qui accordait la priorité aux mesures visant à améliorer l'efficacité économique des différents secteurs et à la libéralisation de l'économie. Depuis lors, la politique hydrique tunisienne s'est progressivement orientée vers la « gestion de la demande ». Parallèlement, une montée en puissance des revendications sociales a été notée depuis quelques années. Traduisant l’urgence des demandes de justice sociale par les populations marginalisées, ces revendications n’ont pas épargné le secteur de l’eau, notamment en raison des coupures répétées, de la pollution, de l'accaparement de l'eau par certains acteurs et d'autres problèmes liés à l'eau, dans un contexte caractérisé par des sécheresses répétées depuis 2015. L’objet de cette recherche est d’explorer le lien qui existe entre la transition de la « gestion de l’offre » à la « gestion de la demande », d’un côté, et les revendications de justice sociale, de l’autre, dans un contexte de stress hydrique. Nous explorerons la justice sociale dans le domaine de l’eau (« justice hydrique ») selon trois dimensions : la « reconnaissance », la « participation » et la « (re)distribution ». Ces dimensions seront analysées à travers trois études de cas situées en Tunisie (localement, dans le bassin versant de la Medjerda, et au plan national, en rapport avec le projet de nouveau Code des eaux) afin de comprendre comment la transition de la « gestion de l’offre » à la « gestion de la demande » affecte chacune de celles-ci.
Une nouvelle formule pour notre revue 7
Varia ............................................................................................................... 9
Socialisation sexuelle des jeunes issus des migrations subsahariennes en Suisse 11
Michela Villani, Francesca Poglia Mileti, Laura Mellini, Brikela Sulstarova
L'action publique à l'épreuve des inondations dans la banlieue de Dakar 31
Romain Leclercq
Figures locales de l'« enfant de la rue » 51
Safietou Diack
Vulnérabilité et résilience face au mariage précoce 69
Jacky Bouju
Organisations islamiques nigérianes en Côte d’Ivoire 87
Issouf Binaté, Yaya Dao
La microfinance en Tanzanie 107
Catherine Baroin
Colloque APAD 2018 ................................................................................ 127
Peuples mobiles : configurations transversales 129
Engin Isin
Le déplacement, l’humanitarisme et le business de l’anthropologie 145
Heath Cabot
Lu et à lire .................................................................................................. 161
Du côté des thèses .................................................................................... 169