Ce livre, construit autour d'Abdellah Taïa, lui donne la parole et parle de lui. Au fil d’un long dialogue, notamment avec Hassan Jarfi, père d’un garçon de 32 ans assassiné parce que gay, il y parle du Maroc, de la pauvreté, de l’homosexualité, la sienne et celle des autres qu’il veut rendre possibles. Il évoque aussi ses combats contre toutes les assignations sociales, en sorte que chacun soit libre d’aimer.
Puis, la parole est donnée à des spécialistes en littérature contemporaine et en études de genre qui montrent comment cet écrivain de l’intime porte à l’écriture, pour les dénoncer, nos rapports de domination et nos jeux de pouvoirs.
Il y a urgence, dans nos sociétés coloniales, postcoloniales ou encore marquées par l’orientalisme, à lire Abdellah Taïa. Il change nos regards et les porte dans le cœur des oubliés de l’Histoire, mais il rappelle aussi qu’écrire est un acte de libération de soi et des autres.
1. Présentation 5
2. Florentin CHIF-MONCOUSIN & Jean LECLERCQ, Préface 7-13
3. Abdellah TAÏA, Laurent DEHOSSSAY, Jean LECLERCQ & Hassan JARFI, Autour d'Abdellah Taïa. Entretien au Théâtre Marni 15-43
4. Jean LECLERCQ, Lire, dé/lier, écrire la vie nue : le roman « comme » espace transgenre chez Abdellah Taïa 45-67
5. Florentin CHIF-MONCOUSIN, L'écriture de l’errance, une écriture du miroir ? D’Une mélancolie arabe à Celui qui est digne d’être aimé 69-83
6. Jérémy LAMBERT, Dans le creux des nuits. Sensualité des corps et révélation des mots chez Abdellah Taïa 85-95
7. Hervé SANSON, Outre-passer le corps. Incarner la frontière dans les fictions d’Abdellah Taïa 97-106
8. Corentin LAHOUSTE, La littérature comme lieu de la vie vraie chez Abdellah Taïa. Entre exil et accomplissement 107-115
9. Sofiane LAGHOUATI, Abdellah Taïa, entre cinéma et littérature : les lois du genre et ses adaptations 117-138
10. Cesare DEL MASTRO, Désirer les corps et bâtir des villes. L’éroticopolitique dans l’écriture d’Abdellah Taïa 139-155