Les parties au conflit israéo-arabe nourrissent à l'égard de l’ONU un ressentiment apparemment identique qui se résume à l’adage plaintif : « Deux poids, deux mesures ». Les différents protagonistes estiment n’être pas traités comme ils le mériteraient à la fois par comparaison avec d’autres États, d’autres entités, d’autres conflits, et par rapport aux faveurs prétendument octroyées à la partie adverse. Comment expliquer la similarité de la posture et la réciprocité de l’argument ? Cet ouvrage entend précisément élucider ce paradoxe en établissant des bases de réflexion rigoureuse. Il présente les résultats d’une recherche quantitative sur l’action de l’ONU – Assemblée générale et Conseil de sécurité – dans le cadre du conflit israélo-arabe depuis l’élaboration du plan de partage de la Palestine mandataire jusqu’à nos jours.
Près de 2 000 résolutions et projets de résolutions du Conseil de sécurité et plus de 10 000 résolutions de l’Assemblée générale ont ainsi été passés au crible d’une analyse qui vise d’abord à valider ou infirmer les reproches les plus fréquemment adressés par les parties aux instances de l’ONU : le conflit israélo-arabe est-il surreprésenté ? Les parties y font-elles l’objet d’un traitement différencié voire inéquitable ? Mais l’ouvrage s’efforce également de rendre intelligibles les importantes évolutions constatées au cours du demi-siècle d’existence de l’ONU en replaçant celles-ci dans leur contexte historique : la guerre froide, la décolonisation, l’effondrement de l’empire soviétique.