La nature même de la compréhension henryenne de la culture repose sur cette perception de l'expérience esthétique de la vie qui est le fond commun de tous les vivants, dans la mesure où chez Henry la culture – si elle est bien cela – peut aussi fonder une communauté, c’est-à-dire une communauté pathétique, qui permet que les individus soient et restent des créateurs. Une communauté où l’art est sans aucun doute une expression de la vie et le lieu où l’homme, plus qu’ailleurs, pourrait éprouver combien l’approche cognitiviste, intellectualiste, rationaliste est devenue, par l’arrogance de sa quête d’objectivité, radicalement inhumaine. Enfin, sans aucun doute, l’art serait-il aussi apte à rendre l’homme à la vie et à la révélation qui lui est propre. Et le fait de « rendre » cette dimension de vie à la culture ferait en sorte que la culture n’est pas une réalité élitiste, mais une dimension universelle et inhérente à la destinée humaine.